Photo Sipa/Jacques Benaroch
Jean GARRIGUES, Historien, Professeur émérite à l’Université d’Orléans et Président de la commission internationale d’histoire des assemblée a tenu la conférence inaugurale Vu du perchoir. De Gambetta à Yaël Braun-Pivet. Il y a dressé un portrait des différents Présidents d’assemblée en faisant référence à l’ouvrage de Philippe Séguin, 240 dans un fauteuil : la saga des Présidents de l’assemblée. Le regard qu’il a porté, avec une mise à distance historique de la vision du président selon les périodes, et sous ses dimensions pratique et normative, a été particulièrement éclairant. Il conclut que les tempéraments influent davantage sur le style d’une Présidence que les régimes en eux-mêmes.
Dans une première table ronde sur la « figure constitutionnelle » l’attention a été portée sur les pouvoirs constitutionnels rattachés à la fonction de la Présidence des assemblées, conçue comme une figure d’articulation avec les différents centres de pouvoir. En ce sens, le Président de chaque assemblée peut s’appréhender comme un pouvoir sollicité et de sollicitation. Le corpus constitutionnel lui confère certaines prérogatives comme celles d’être nécessairement consulté, des pouvoirs de nomination et de saisine à l’endroit de certaines autorités, voire un rôle de présidence dans certaines situations constitutionnelles solennelles, lui permettant de faire le liant avec différents lieux de pouvoir.
Présidence : Philippe BLACHÈR, Professeur à l’Université Jean Moulin – Lyon 3
Les pouvoirs constitutionnels des Présidents des assemblées
Gilles TOULEMONDE, Maître de conférences HDR à l’Université de Lille, Georges BERGOUGNOUS, Directeur honoraire des services de l’Assemblée nationale, Gilles LAGARDE, Directeur du cabinet du président du Sénat
À l’aune de la « bordélisation » parlementaire, l’organisation et la direction du travail des assemblées revêtent, plus que jamais, une importance capitale. La deuxième table ronde sur la « figure d’autorité » était consacrée à cette dimension de garantie de la bonne tenue du déroulé de l’activité parlementaire. Les Règlements reconnaissent aux Présidents des Assemblées de larges pouvoirs permettant d’assurer la police des débats. À cet égard et plus largement, la Présidence doit donner les gages de ne pas chercher à entraver le travail de l’opposition par ses pouvoirs d’organisation et de direction. Or, la politisation des présidents de l’Assemblée questionne leur impartialité. D’ailleurs, aucun moyen ne permet de remettre en cause la figure d’autorité du Président de l’Assemblée.
Présidence : Ariane VIDAL-NAQUET, Professeure à l’Université d’Aix Marseille
Le Président en séance : Chloë GEYNET-DUSSAUZE, Maître de conférences à Sciences Po Lille
L’organisation de l’ordre du jour et de la séance par la Conférence des Présidents : Dorothée REIGNIER, Maître de conférences à Sciences Po Lille
L’organisation de l’Assemblée par le Bureau : Romain VINCENT, Maître de conférences à l’Université de Poitiers
Regard interne : Éric TAVERNIER, Secrétaire général du Sénat et Corinne Luquiens, Ancienne membre du Conseil constitutionnel et ancienne secrétaire générale de l’Assemblée nationale
L’analyse du style même de la présidence fait l’objet de la troisième table ronde sur la « figure d’incarnation ». Étymologiquement, incarner signifie donner chair. L’incarnation peut alors s’appréhender à travers le prisme du registre théâtral. Jouer, c’est accepter de prêter sa voix, son corps, sa présence à une figure. L’acteur ne se contente pas de réciter un texte : il incarne son rôle. Or cette tension — entre la figure de soi et le rôle endossé, entre l’individu et la fonction est aisément transposable à la représentation politique.
Présidence : Beverley TOUDIC, Postdoctorante à la Chaire d’Études parlementaires et enseignante contractuelle à l’Université d’Artois
Anne-Sophie CHAMBOST, Professeure à Sciences Po Lyon, Sandrine LÉVEQUE, Professeure à Sciences Po Lille, Corinne LUQUIENS, Ancienne membre du Conseil constitutionnel et ancienne secrétaire générale de l’Assemblée nationale, Basile RIDARD, Maître de conférences à l’Université de Lille


